Charlemagne d'Alessandro Barbero

J'avais dit que j'en parlerai. Acheté depuis longtemps, je viens de le commencer. C'est le seul Barberao que je n'avais pas encore lu.



Le livre s'ouvre sur la rencontre de Charlemagne avec le pape Léon III à Paderborn et la naissance du projet de couronnement impérial. Il revient ensuite sur un schéma chronologique.

L'intro se termine par une citation d'un poète anonyme du VIIIe siècle qui qualifie Charlemagne de "rex pater Europae".
Barbero traduit par la notion contemporaine de "Père de l'Europe", oubliant à mon avis un des trois termes : rex
Pour le poète, il s'agissait d'un Roi père de l'Europe, mais bon, la raoyauté semble avoir perdu de son prestige pour vendre l'Europe

Sinon le premier chapitre relate rapidement l'histoire des Francs. Selon Barbero il n'ont jamais été plus de 200 000 (familles comprises) à s'établir sur la rive gauche du Rhin et leurs royaumes comportaient par ailleurs une population de plusieurs millions de gallo-romains parlant le bas latin.

Barbero parle aussi de la bataille de Poitiers, confirmant son importance majeure dans l'affermissement de la dynastie carolingienne (vu comme les seuls rois capables de sauver la chrétienté), même si de nombreux historiens (qu'il cite) veulent en minimiser l'impact.

Intéressant, c'est bizarre, ce n'est pas un personnage qui me fascine vraiment. A choisir, j'aurais plutôt tendance à préférer Clovis.
Une influence de l'Histoire de France en BD je pense....ou de mes cours de CMI-CM2

J'aime bien les deux, mais comme toi je trouve Clovis (et son côté "brut de décoffrage") éminemment plus sympathique.

Le côté Poitiers encore présent chez Charlemagne n'est pas étonnant quand on connaît sa politique en Narbonnaise et par delà les Pyrénées. Dis nous s'il décrit l'organisation des marches côté Navarre...

J'ai lu le chapitre sur les guerres en Espagne qui sont en fait surtout l'oeuvre de son fils Louis. Barbero n'y consacre qu'une dizaine de pages.

Bon c'est décevant, j'espérais un peu en savoir plus...

Le livre est une biographie généraliste qui couvre en 400 pages toute l'oeuvre de Charlemagne, c'est assez normal que les campagnes en Espagne, somme toute mineures n'accaparent pas énormément de place.

Les campagnes contre les Saxons et les Avars sont racontées avec plus de détails.

Sur l'organisation de ma "marche d'Espagne", les mesures prises par Charlemagne pour l'organiser sont bien expliquées.

Barbero, en page 142, dévoile l'explication du titre complet de son livre :

"Le couronnement impérial de Charlemagne ne détermina pas mais consacra la naissance d'un nouvel espace politique qui continue à nous paraître familier plus de mille ans après : une Europe dont les principaux partenaires sont la France et l'Allemagne et dans laquelle l'Italie du Pô est mieux intégré que le Mezzogiorno, la Catalogne pieux que le reste de l'Espagne, tandis que la Grande-Bretagne continue à lui être, dans une certaine mesure, étrangère. Cette Europe nordique et continentale, matino-germanique par culture mais méfiante à l'égard de srégions méditerranéennes et presque complètement indifférente à l'égard des régions gréco-slaves de l'Est, est un legs de Charlemagne. (...) ne nous étonnons donc pas alors si c'ets précisément à l'époque de Charlemagne que le nom d'Europe commence à apparaître avec une fréquence innatendue sous la plume des intellectuels de l'Occident : comme cet auteur anonyme qui écrivait pendant l'enfance de Charles pour célébre la victoire du grand-père de celui-ci à Poitiers, qu'il considérait comme un triomphe des Européens - les Européens - unis sous les ordres du majordome franc dans la défense contre le raz-de-marée islamique"

Intro alléchante !
Carte pour les Avars ?

C'ets pas une intro, c'est la page 142... Après un premier tiers très "récit" des conquêtes sur la constitution de l'Empire, Barbero attaque ensuite un second tiers plus politique

J'ai découvert également quelques pages plus loin que dans la liste prestigieuse des 21 sièges métropolitains de l'Eglise, au sein de l'Empire de Charlemagne, on trouvait EMBRUN, aux côtés de Rome, de Milan, de Cologne ou de Reims.

Bien-sûr !!!! Les Orres (la station de ski des Marseillais) est une ancienne implantation romaine, et Tallard, l'Argentière sont des tenances de l'Ordre de Malte ! Des chevaliers de Chroges sont d'ailleurs enterré à Malte (j'avais mené mes élèves à leur recherche en 2005) Un passé prestigieux pour une région assez isolée mais frontalière et au croisement des pélerinages vers Rome et St Jacques de Compostelle !

Pardon j'ai un peu détourné ton sujet. Je suis très agréablement surpris que ce que j'ai lu ne soit pas l'intro ; j'aime bien ce style dans les livres, démonstratif mais teinté d'épopée !

Ce soir j'ai lu le chapitre sur Charlemagne et les femmes :

Il a eu dix garçons et dix filles de ses cinq femmes et ses six concubines...

je viens de voir que le livre contenait un chapitre entier sur La machine militaire franque, mais je n'y suis pas encore arrivé.

Semper Victor a écrit:Ce soir j'ai lu le chapitre sur Charlemagne et les femmes :

Il a eu dix garçons et dix filles de ses cinq femmes et ses six concubines...

La vie à l'époque était bien plus agréable qu'aujourd'hui !

Pour les filles mariage dès la puberté... Quand sa femme Hildegarde meurt à 25 ans, elle lui a déjà donné 8 enfants !

Allalalai a écrit:

Semper Victor a écrit:Ce soir j'ai lu le chapitre sur Charlemagne et les femmes :

Il a eu dix garçons et dix filles de ses cinq femmes et ses six concubines...

La vie à l'époque était bien plus agréable qu'aujourd'hui !

c'était mieux aaaaavaaaant

Un passage très intéressant dans le chapitre sur l'organisation régionale de l'Empire.

Barbero décrit et explique comment les populations se définissent elles mêmes et quelles ancêtres elles revendiquent à l'époque.

Ainsi, les élites franques revendiquent pour ancêtre les Troyens (comme les Romains d'ailleurs), ce qui permet à la fois de se placer pour eux dans la filiation de l'Empire d'Occident et de se démarquer des Grecs.

Les habitants de Neustrie, bien que majoritairement gallo-romains se désignent comme des Francs, comme ceux d'Austrasie (où les Germains sont bien plus nombreux)

Les Aquitains se disent Romains et ceux d'Italie du Nord se revendiquent Lombards.

Vraiment très intéressant que d'essayer de comprendre les mentalités de l'époque.

Ok Fred.

J'ai du mal à te lire sérieusement en voyant le post de Fix

J'ai presque terminé le livre.

Le passage sur l'armée franque est complet et intéressant.

J'ai aussi découvert pas mal de chose sur la production de livres à l'époque de Charlemagne. Il a réellement lancé une production en "masse" de copies de manuscrits. Côté anecdote, j'ai aussi appris qu'il fallait la peau de 700 moutons pour produire une bible en parchemins.

Les minuscules caroline

Barbero en parle également.

Mon setiment final, c'est que ce Barbero est assez "classique", il n'a pas la puissances des livres qu'il écrira par la suite.

En même temps de ce que tu me racontes il a quand même l'air d'être un auteur sympathique.

Tout à fait, mais on sent que ce Charlemagne est son premier livre historique(après deux romans). Le livre est moins original et moins fort que les trois qui vont suivre (Waterloo, le Jour des Barbares et Les Barbares).

Je l'ai terminé ce matin. Le dernier chapitre porte sur la vieillesse de Charlemagne avec les nuages noirs qui s'accumulent sur les mers : pirates maures et Vikings danois.

Il semblerait que l'annulation de la grande expédition planifiée en 810 contre le royaume du Danemark ait ensuite eu de lourde conséquences...